Bilan 2023 – Côté pro !

L’année dernière, je vous ai laissé sur quelques prévisions pour l’année 2023. J’ai raté le coche début janvier, mais je profite d’un trajet en TGV pour revenir sur l’année dernière. Je vous annonçais que ça devrait être plus facile côté formations, que j’aurais du temps pour faire plus de QTG et que j’avais une belle opportunité pour démarrer le développement d’un outil de création de supports de cours. Illusion ? Naïveté ? Clairvoyance ? Détaillons tout ça !

Une année de formations “normale” ?

La première année et demie, de septembre 2021 à fin 2022, c’était la mise en place. Beaucoup de difficultés que je vous ai contées l’année dernière, et finalement une certaine stabilisation qui semblait arriver.

Effectivement, en 2023, sur ce plan-là, beaucoup de choses se sont avérées plus simples. Tout d’abord, leçon apprise, je n’ai pas accepté de nouvelle formation : j’ai uniquement conservé des sujets que je connaissais déjà, ou des variations sur ces sujets. Je voulais aussi mesurer le travail de mise à jour d’une année sur l’autre, les domaines sur lesquels je forme évoluent vite et il s’agit de rester en phase avec la réalité ! Enfin, je voulais continuer à progresser techniquement pour aller au-delà de mes sujets actuels à moyen terme.

Côté quantité, même ordre de grandeur que l’année dernière, j’ai donné 875 heures, soit 125 journées de formation. Un tiers de ces journées ont été données sur les trois derniers mois de l’année, période extrêmement intense !

Mises à jour !

Du côté mise à jour, c’est relativement conséquent. L’expérience de l’année précédente a montré que pas mal de points étaient perfectibles, que je pouvais améliorer beaucoup d’exercices. Je décide de travailler sur au moins un élément par formation que je donne, voici quelques exemples :

  • Linux Administration, je trouve de nouveaux exercices sur PAM pour mieux comprendre et donc mieux former
  • Docker, je reformule et ré-ordonne certains sujets qui n’étaient pas assez fluides et à côté je surveille l’arrivée du Web Assembly dans le monde des conteneurs, il est probable qu’il faille intégrer ça assez rapidement dans les cours.
  • Gitlab, qui était un peu trop technique et qui reposait un peu trop sur Docker, j’enlève des points trop à la marge et j’ajoute un exercice sur les environnements dynamiques
  • Git, je créée un nouvel exercice que je peux animer pour faire coopérer une classe entière sur un dépôt
  • CI/CD, je commence à introduire ArgoCD dans les TPs Kubernetes pour préparer les étudiants à GitOps qui prend de l’ampleur chaque année

Par ailleurs, les changements de technos m’obligent aussi à rester vigilant, en début d’année les évolutions côté CentOS mettent en défaut certains de mes TPs. Un bug sur Docker 23 ajoute une étape sur un autre exo… Qui sera résolu plus tard dans l’année avec Docker 24.

Au passage, si vous avez besoin d’un formateur, d’aide, d’accompagnement sur ces sujets-là… 👋

Des… machines ?

Un des gros soucis que je rencontre dans les classes est lié à l’hétérogénéité des machines des étudiants. Sur une classe de 24, j’ai au moins 15 problèmes différents à traiter, c’est vraiment compliqué. Avec Solution Libre je me suis tourné vers Scaleway, entreprise très proche de nos valeurs pour chercher une solution. Grâce à Frank Bertenburg ☁ 🇪🇺 ☁ nous avons pu commencer à tester des choses sur certains de mes cours du côté de Sup de Vinci – école d’informatique et c’est très prometteur, on devrait communiquer à ce sujet plus en détails prochainement !

Des épreuves

Du côté des éléments mal anticipés, il y a les examens, avec l’amélioration constante des outils d’IA, c’est un nouveau challenge. Ces outils font partie du paysage, je fais donc le choix de laisser les étudiants les utiliser. Mes examens doivent donc être “ChatGPT proof” et ça n’est pas toujours évident. Pour l’instant j’arrive à l’induire en erreur avec quelques astuces, je ne sais pas combien de temps ça durera. Il est possible qu’un certain nombre d’examens repassent sur papier l’année prochaine ! J’ai aussi relevé la difficulté de certaines parties pour proposer aux étudiants des sujets plus en phase avec la réalité. Depuis septembre j’assiste tous les mois aux conférences de la CNCF Montpellier, ça me permet d’avoir une meilleure vue du paysage DevOps et de proposer de nouvelles choses aux étudiants pour compléter mon approche.

Les changements dans les examens ont provoqué une augmentation importante du temps que je passe à corriger, une des raisons qui expliquent l’arrivée aussi tardive de ce bilan est la conséquence directe du très grand nombre de cours que j’ai donné en fin d’année, qui arrivent chacun avec sa pile de projets à corriger. La noyade était proche ! Dans ces corrections, il y a 4 cas de figure :

  • Le travail est très bon, la documentation est bien faite, ça prend environ 5 minutes à corriger
  • Le travail est très mauvais, la documentation n’existe pas, ça prend un peu plus longtemps parce que je cherche toujours des choses qui pourraient mériter quelques points
  • Le travail entre les deux, où je dois décortiquer le projet pour trouver tout ce qui a été fait : il y a des parties du travail faites sur une branche particulière qui n’est mentionnée nulle part, la documentation est fournie dans Word ou dans PDF, des choix hyper-complexes ont été faits pour des problèmes simples, etc.
  • Je détecte un cas de triche. C’est le plus mauvais cas de figure, puisqu’il faut alors investiguer pour être sûr qu’il s’agit bien de triche et aussi déterminer qui s’est inspiré de qui (il y a beaucoup d’étudiants qui donnent accès à leurs travaux aux autres et se retrouvent en difficulté par la suite à cause de ça). Là, c’est plusieurs heures pour un projet.

Une fois que les notes sont données, il faut ensuite gérer le “service après-vente”, il y a des étudiants qui souhaitent avoir le détail de leur note (et ils ont bien raison !) et je n’ai que 250 caractères dans l’outil de notation, largement insuffisant pour expliquer une note en détails. Il y a ceux qui négocient, ceux qui comparent leurs notes aux autres alors qu’il y a souvent très peu à comparer, etc.

Avec tout ça, on arrive à une moyenne de 3 jours de correction par classe, ce n’est clairement pas ce que j’avais anticipé.

Bilan côté formations

Le bilan est tout de même très positif, je ne suis plus stressé avant une formation, je gère beaucoup mieux les situations où je ne sais pas répondre aux questions des participants, je gère aussi mieux les classes. J’ai encore des progrès à faire, la gestion des corrections est ma nouvelle bête noire… Mais j’ai déjà des idées et il n’est pas impossible que certaines rejoignent le projet… évoqué à la fin de cet article.

Et autre sujet rapide, le travail avec des organismes de formation, en particulier Orsys, qui se passe toujours bien, j’ai donc moins de choses à aborder dans ce bilan !

Est-ce que ça a libéré du temps à côté ?

En version courte, oui. En version longue… Oui mais je n’ai pas forcément pu y caser ce que j’avais prévu !

QTG

L’année Qu’est-ce que tu GEEKes ? a été très différente des années passées, avec cette charge de travail, quelques changements côté perso qui ont occupé beaucoup de temps, beaucoup de choses côté Florent également, Emilien qui se retrouve pas mal occupé avec les travaux pour la ré-ouverture du Palais de la Découverte, on ne pouvait plus tenir le rythme.

Les lives ont été stoppés, l’objectif était de les reprendre assez rapidement mais finalement ça s’est avéré impossible. J’ai refait deux live récemment sur ma chaîne perso (live sur du jeu vidéo uniquement !) histoire de me remettre en situation et ça devrait revenir très vite côté QTG, j’ai plein de choses intéressantes à montrer :

  • De la domotique, j’ai testé pas mal de choses et je suis encore en train de découvrir des outils
  • Du DevOps, pas mal de sujets en cours chez Solution Libre dont la refonte de notre infra
  • Peut-être des corrections d’examens, je cherche une solution pour apporter des vraies corrections aux étudiants qui ne sont pas prévues dans le temps que j’ai, en faire des lives pourrait être une bonne solution (modulo l’autorisation des étudiants, de l’école, ça n’est pas encore fait !)

Si ça vous intéresse direction https://twitch.tv/qtgeekes !

Côté vidéo, on a pris un tournant tout à fait inattendu, initié sous la forme d’un message sur Discord. Nicolas, alias Lancelot du Lag, lançait un appel à l’aide suite à la rupture de son alternance côté Guilde des Vidéastes.

La question “un alternant chez QTG” s’est posée, au départ pas tout à fait sérieusement et… il nous a rejoint quelques mois, pour terminer son alternance et valider son diplôme.

En travaillant avec lui, nous avons pu mettre en place tout ce qui était nécessaire pour produire des shorts dont on est assez fiers. Quelques exemples de ce qu’on a pu réaliser :

Je ne vous spamme pas ici, si ça vous plaît les autres ne sont pas rangés bien loin ! La lancée était bonne, les stats montaient, on arrivait encore à améliorer nos process… et la fin de l’alternance est arrivée, malheureusement on n’a pas eu la capacité de continuer sans Nicolas, en tout cas jusqu’à maintenant. J’aime vraiment beaucoup ce format, j’aimerais beaucoup reprendre !

Même chose pour les vidéos dans les tuyaux, trop peu de temps disponible pour avancer. On discute toujours de pas mal de projets, on ne veut pas arrêter, QTG continuera, sous une forme ou une autre.

Mais avec le temps gagné par l’outil dont je parlais en fin d’année dernière… Je ne devais pas avoir plus de temps ?

Open Course Factory

OCF, c’est le nom probablement temporaire donné au projet, et ça signifie donc “Open Course Factory“. L’année dernière je vous expliquais que j’avais passé des centaines d’heures à agencer des présentations pour mes cours et que c’était un travail sans aucune valeur ajoutée.

J’ai donc développé un outil pour moi qui résout ce problème : mes cours sont maintenant écrits en markdown et j’écris un fichier JSON qui me permet de les séquencer. Ensuite je lance le projet et magie, le cours est généré dans l’ordre, avec la table des matières, le fil qui permet de savoir où on en est, le template de l’organisme de formation auquel il est destiné, c’est parfait !

… Pour quelqu’un à l’aise avec l’informatique et en particulier la ligne de commande.

J’ai montré ça à mes collègues formateurs et ils sont maintenant quelques-uns à l’utiliser. Et tous les retours sont extrêmement positifs ! Est donc arrivée l’idée d’en faire un produit plus accessible, de le proposer à toute personne qui doit réaliser des présentations pour des cours / formations. En en parlant avec Florent, avec Yves Rougy (au passage, foncez voir ses chaînes Youtube et Twitch !) avec qui je travaille toujours, on a décidé de s’y mettre, et le projet est lancé et bien lancé. Le développement est en cours et les idées foisonnent, j’ai très hâte de partager une première version avec vous.

Pas d’entorse aux principes qui animent Solution Libre et QTG depuis toutes ces années, le produit sera Open Source, qui peut et veut l’installer lui-même pourra le faire et sinon, on le proposera en SaaS dans une version boostée qui permettra aussi de créer des environnements de TPs pour les cours techniques.

Le code existant est déjà disponible si vous cherchez bien, mais pour l’instant je ne considère pas le produit comme utilisable, vous êtes prévenus.

Bilan !

Ce fût une année bien occupée côté pro, j’ai concentré mes efforts sur l’amélioration et l’adaptation de mes formations. La création d’OCF participe à cet élan, là aussi pour améliorer (disrupter ? Que dis-je, disrupter, révolutionner !) la manière dont nous créons et partageons le savoir. Tout ça en parallèle avec un gros changement côté perso, j’ai quitté la région parisienne pour m’installer du côté de Montpellier, quelques turbulences à l’arrivée et deux déménagements, mais cette fois-ci ça a l’air d’être stabilisé !

J’ai l’impression que tout est en train de s’aligner. J’aime vraiment le virage commencé il y a trois ans vers les formations, petit à petit tout converge : les technos utilisées par Solution Libre, les sujets de mes formations, le logiciel que je développe, tout ça alimentant du contenu, cet article, des lives Twitch, des posts LinkedIn, etc. Comme on dit, j’ai l’impression que la mayonnaise est en train de prendre, RDV l’année prochaine pour savoir à quel point !

Merci Karin et Audrey pour la relecture !!

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